Megève

Qu'est ce qui peut bien pousser des personnes du monde entier à continuer à venir dans une station de ski située à 1000 mètres d'altitude à l'heure du réchauffement de la planète ?

Peut être parce que Megève n'est pas une station de ski mais bien un village. Un lieu unique par la diversité des personnes qui s'y croisent et l'originalité des rapports qu'ils entretiennent. Grande famille française, jeune loup de la finance, artiste, amoureux de la nature mais aussi agriculteur, ou simple libraire belge à la recherche d'exotisme. À Megève l'espace d'une parenthèse enchantée, ils partagent tous un verre, accoudés au comptoir du fameux Kiki, en goutant mine de rien, au plaisir simple du vivre ensemble. 

Celui qui a fait un tour en calèche dans les rues de ce village, s'empressera de souligner le coté kitsch des décorations et le clinquant des boutiques de luxe pour éviter d'avouer que dans une calèche à Noël sous les flocons, au détour d'une ruelle, il a retrouvé un regard d'enfant.

Ceux qui veulent la modernité triomphante et la neige garantie ont été aiguillés ailleurs par les tours operators. Ils restent alors ceux qui, sensibles aux charmes de la déambulation, cherchent à comprendre.

Comment expliquer à ceux qui parlent d'investissement et de rendement que notre montagne n'est pas qu'une industrie de plus, que le café du matin au Cœur de Megève ou la bière au Saint-Paul entre amis ça n'a pas de prix. Que dans un monde déréglé, hyperconnecté, en surchauffe, Megève est la belle endormie qui murmure une berceuse apaisante à l'oreille des enfants, petits et grands.